Malheureusement, ça n’a strictement rien à voir avec le classique de Disney, que je n’ai jamais vu, mais qui, à ma grande surprise, suscite une fascination étrange chez les élèves qui observent un silence religieux devant chaque ronronnement de moteur de Flash McQueen.
Si le procédé d’introduire un chien dans un établissement scolaire est loin d’être une nouveauté et compte déjà plusieurs décennies à son actif, c’est l’association Handi’Chiens qui, avec l’Education Nationale, a permis d’offrir un cadre à une initiative qui pourrait laisser plus que dubitatif.
En somme, un chien, dans une école, ça apporte quoi ? On va éviter de tomber dans les poncifs scientifiques que vous avez sûrement entendu mille fois et l’impact sur la fréquence cardiaque, la pression artérielle ou même l’impact sur la rénine (même si, on ne va pas se mentir, c’est plutôt cool d’énumérer tout ça). Le CARS, Chien d’Assistance à la Réussite Scolaire a des ambitions bien plus modestes, mais tout aussi importantes dans la vie des élèves qu’il va côtoyer. Parmi ses missions, on note :
- Apaiser le climat scolaire, surtout dans des classes où la dynamique est loin d’être positive et vertueuse.
- Réduire l’absentéisme en garantissant à nos élèves d’avoir au moins une interaction positive dans leur journée, revoir une figure familière avec laquelle ils pourront développer un lien émotionnel. Ce qui, malheureusement, est loin d’être accessible à notre public.
- Travailler sur la communication, et améliorer les interactions avec autrui, par l’intermédiaire du chien.
- Donner davantage de sens aux apprentissages pour rendre plus concrètes des notions abstraites à l’aide du chien. Et, pourquoi pas, développer des vocations, tout comme éveiller l’empathie.
- Responsabiliser les élèves qui devront s’occuper du chien, veiller à son bien-être, à la propreté de son environnement et tout ce qui pourrait avoir un impact sur sa présence dans l’établissement.
- Enfin, rassurer et accompagner les élèves lors de différentes épreuves, avec un médiateur lors des passages inévitables à la Vie Scolaire, ou même en lire avec des dispositifs comme PHARE qui lutte contre le harcèlement.
Présent dans plus d’une vingtaine d’établissements, le CARS peut susciter quelques craintes et inquiétudes : il reste, après tout, un animal aux réactions qui peuvent sembler imprévisibles. Voilà pourquoi la sélection d’Handi’Chiens est particulièrement rigoureuse et sans concessions. Les races de prédilections choisies sont les labradors et golden retrievers. Ils sont adoptés en élevages alors qu’ils n’ont que 7 semaines de vie, moment décisif où ils subissent le premier test, et s’ils montrent le moindre signe de crainte ou des envies de fuites, il sont immédiatement écartés de la formations.
Si leur sociabilité se vérifie, à 2 mois, ils sont ensuite confiés à des familles d’accueil qui vont développer leurs compétences et initier leur éducation jusqu’à leur 18ème mois. Toutes les deux semaines, les familles d’accueil sont réunies afin de faire le point sur l’éducation des chiots et sur les acquis, comme les lacunes, afin de finaliser au mieux leur formation. En parallèle, les chiots ne sont pas statiques, ils changent régulièrement de famille d’accueil afin d’éviter toute forme d’attachement, ce qui peut paraître cruel mais qui évitera la dépendance affective, et ce des deux côtés. Le chien passera ensuite ses 6 derniers mois de formation dans l’un des différents centres Handi’Chiens afin d’affiner au mieux son futur rôle puisque, chaque chien étant différent, leur personnalité ne pourra pas nécessairement se prêter à la cohabitation avec des élèves.
De manière plus concrète, voici un petit échantillon des différents retours qui commencent à émerger depuis 6 ans, avec les quelques établissements qui ont pu communiquer sur le sujet :
- Les CARS ont souvent été utilisés dans des classes ULIS afin de favoriser l’intégration, la prise de confiance en soi, ou tout simplement rendre plus concrets des exercices de français, de mathématiques ou même d’EPS.
- Il a surtout joué le rôle de soutien émotionnel et a permis de considérablement développer les compétences psychosociales.
- Suite à une étude de l’Université de Rennes, il a été démontré que le CARS avait une influence positive sur les ateliers de lectures et de fluence chez les élèves en difficultés.
- Handi’Chiens ayant formé les chiens à toutes formes de pathologies, ils ont pu garantir la sécurité des élèves souffrant de différents troubles et prévenir en amont des crises avant qu’elles ne se déclarent, des maladies auto-immunes à l’épilepsie.
Loin d’être farfelu, le CARS continuer de se réinventer et de démontrer son utilité et sa pertinence.
N’hésitez pas à jeter un oeil au témoignage de l’association Handi’Chiens ici.


