Aux vrais architectes des belles initiatives

Il m’a toujours semblé important de reconnaître d’où venaient vraiment les bonnes idées, qui sortent rarement de nulle part, même des esprits les plus féconds. Sans surprise, il convient de remercier les premiers à avoir porté l’idée qu’on puisse introduire un chien dans un établissement scolaire et d’avoir su démontrer qu’il ne s’agissait pas de la lubie de quelques doux rêveurs, mais bel et bien d’une association vertueuse. Des illustres inconnus qu’on a tous pu rencontrer au moins une fois à Marie-Claude Lebret et son association HandiChiens, en passant par les infirmiers et enseignants aux quatre coins de la France, ils sont bien trop nombreux pour les énumérer et les saluer tous comme ils le mériteraient.

A mon échelle, j’aimerais mettre à l’honneur les personnes sans qui l’aventure de tout une vie n’aurait jamais pu commencer :

Marina Martin : Tout ça, c’est ta faute. Tu laisses les gens faire n’importe quoi au fond de ta salle, sans surveillance, tu les laisses lire n’importe quoi, tu les pousses dans leurs pires travers, dès qu’ils te soumettent une idée, tu leur dis « Oui, bien-sûr », clés en main, avec toutes les solutions, on n’a jamais vu quelqu’un acquiescer à la moindre lubie d’un quidam qu’on connaît à peine. T’es vraiment une Lettres Classiques.

Nicolas Deroo : Pour m’avoir souri, et y avoir cru bien plus que moi. Surtout, peut-être, pour avoir dit ces trois mots que je répète souvent à mon propre chien : « On y va ». Ne le prenez pas mal si je n’ai jamais été très démonstratif pour montrer ma reconnaissance comme sait si bien le faire Tyty. Vous auriez détesté ça.

Florian Auffrey : Merci d’avoir enduré mes mails et mes coups de téléphone, et surtout pour avoir tout fait pour démontrer l’honnêteté de cette démarche. Cette confiance témoignée dès les premiers échanges était aussi improbable que salutaire et, comme pour mon Principal, je ne risque pas d’oublier le moment où, vous aussi, vous m’avez dit « On y va ». HandiChiens a de la chance de vous avoir, et nous plus encore.

Pixapa et PédaDog : Merci d’avoir pris le temps de discuter, de m’avoir proposé autant d’aide, d’être aussi impressionnantes et de ne pas avoir juste vu un énième concurrent sur le marché de la médiation animale. J’espère qu’on pourra collaborer ensemble et que j’aurai la chance de vous montrer nos élèves.

Sandrine Guilloux : Sans vous, cette association, ce projet et ces années de recherches n’existeraient pas/plus. Vous ne faites pas que pousser les gens à courir alors qu’ils sont incapables de faire un pas supplémentaire, vous leur ouvrez aussi la voie pour qu’ils puissent retrouver leur chemin. Lorsque je suis venu vous chercher, derrière la feuille, il y avait un extrait de L’Appel de la Forêt, de Jack London. C’était le chapitre où Buck rencontre, après des années de domestication, un véritable loup qui lui permettra de trouver son foyer et d’entendre le fameux Appel. 

Clémence Vambre : Je crois qu’il serait bien difficile de construire quoi que ce soit sans avoir quelqu’un qui possède une telle foi et une allégresse inébranlable pour un projet aussi controversé. J’espère qu’on en sera à la hauteur.

Elodie Thorez : Je n’ai probablement jamais été aussi reconnaissant envers quelqu’un pour avoir volé à mon secours en disant tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Merci d’avoir pris le relais quand j’étais littéralement assommé.

Marie Leroy et Christine Bécart : Pour être aussi fortes et aussi fermes quand il le faut et quand personne d’autre ne saurait être capable de l’être.

Thérèse Fauveaux : J’aurais probablement donné n’importe quoi pour enseigner à vos côtés et sous votre direction. Non seulement vous êtes inspirante, mais on a rarement la chance de croiser une collègue avec une telle vision de notre métier. Merci d’avoir pris le temps de me rappeler inlassablement que ce type de projet avait plus de 30 années de recul.

Emilie Queval : Personne d’autre n’aurait pu me démontrer avec autant d’élégance que les actes de générosité les plus insignifiants peuvent porter les fruits les plus impressionnants et changer tout une trajectoire. J’espère qu’on gardera ça en tête pour les années à venir.

Frédérique Avril : La conviction, la détermination et la résilience incarnées. Merci de bouleverser à ce point la vie des gens et de leur apprendre à courir avec le vent et le tonnerre, au coeur de la tempête. Raison de plus pour ne jamais prendre sa retraite, Mme Avril. Nous, en tout cas, on sera à tes côtés.

Julie : Chaque jour, il écrira ton nom. A chacune de ses foulées, à chaque fois que ses griffes racleront le sol, à chaque caresse, à chaque sourire et à chaque éclat de rire qui naîtront dans son sillage, c’est ton nom qui raisonnera entre les murs de ce qu’on peut parfois avoir la chance d’appeler notre maison. 

Tytyboi le Prince à la Crème : Cher Tout P’tit Chien, je sais que tu n’es pas un chien qui sait lire, même si j’y ai vraiment cru quand tu t’es endormi sur James Joyce, ce qui m’a toujours semblé être la réaction la plus saine et logique de n’importe quel être lettré et doué de raison mais, ces derniers temps, je dois bien avouer que je commence à douter et quoi que l’incertitude persiste, parfois, j’ai la terrible impression que tu pourrais être plus qu’un chien comme les autres, davantage occupé à manger les déjections du coin qu’à se perdre dans des réflexions métaphysiques avec son voisin Socracte, le lévrier aux cols roulés. Mais, au cas où : merci d’être venu me chercher et de jouer avec moi. 

J’espère que cette liste continuera à s’allonger avec le temps.

On y va.